La pose d’une chape liquide est une étape essentielle dans de nombreux projets de construction ou de rénovation. Elle permet d’obtenir un sol parfaitement plat et d’assurer la bonne tenue du revêtement final, qu’il s’agisse de carrelage, de parquet, de vinyle ou de tout autre matériau.
Cependant, un aspect crucial est souvent sous-estimé : le respect du temps de séchage. Poser un revêtement trop tôt peut entraîner de nombreux problèmes, comme le décollement, les fissures ou la formation d’humidité résiduelle.
Alors, combien de temps faut-il réellement attendre après la pose d’une chape liquide avant de pouvoir envisager la finition du sol ? Ce délai dépend de plusieurs facteurs qu’il est indispensable de comprendre pour garantir un résultat durable et esthétique.

Comprendre le séchage d’une chape liquide

Le séchage d’une chape liquide correspond au processus d’évaporation de l’eau contenue dans la chape. Plus cette eau s’évacue lentement et régulièrement, meilleur est le résultat final.
Contrairement aux chapes traditionnelles, la chape liquide contient moins de ciment et plus d’eau, ce qui lui donne une fluidité exceptionnelle lors de l’application mais allonge également légèrement le temps de séchage.

En règle générale, on considère qu’une chape liquide sèche à raison d’environ 1 semaine par centimètre d’épaisseur pour les premiers 4 centimètres. Au-delà de 4 centimètres, il faut souvent compter 2 semaines par centimètre supplémentaire.
Ainsi, pour une chape de 5 cm d’épaisseur, le délai d’attente recommandé sera d’environ 6 à 7 semaines avant la pose du revêtement définitif.
Toutefois, il est important de noter que ce délai peut varier selon le type exact de chape utilisé : chape anhydrite (à base de sulfate de calcium) ou chape ciment.

Les facteurs qui influencent le temps de séchage

Le délai de séchage d’une chape liquide n’est pas fixe et dépend de plusieurs éléments qu’il faut absolument prendre en compte.
Le premier facteur déterminant est l’épaisseur de la chape. Plus la chape est épaisse, plus l’eau contenue est importante et plus le séchage est lent.

La température ambiante joue également un rôle crucial. Une température idéale pour le séchage se situe entre 15 et 25°C. En dessous de 10°C, le processus est fortement ralenti. Au-delà de 30°C, il peut y avoir un séchage trop rapide en surface, provoquant des fissures.

L’humidité de l’air est un autre élément majeur. Un taux d’humidité élevé dans la pièce ralentit l’évaporation de l’eau, prolongeant ainsi le séchage. Il est conseillé d’assurer une ventilation légère mais régulière pour aider l’eau à s’échapper sans dessécher brutalement la chape.

Enfin, la nature du support et la présence éventuelle d’un chauffage au sol influencent aussi le séchage. Dans le cas d’un chauffage intégré, il est souvent nécessaire d’attendre plusieurs jours avant de réaliser une montée en température progressive pour finaliser le séchage.

Comment vérifier que la chape est prête pour recevoir le revêtement

Avant de poser un carrelage, un parquet ou tout autre revêtement, il est indispensable de s’assurer que la chape est suffisamment sèche. Une simple estimation du temps ne suffit pas : il faut procéder à une vérification concrète.

Le test le plus courant est le test de la bombe à carbure. Ce test mesure précisément le taux d’humidité résiduelle dans la chape.
Pour un revêtement collé, le taux d’humidité doit généralement être inférieur à 2 % pour une chape ciment et 0,5 % pour une chape anhydrite.
Si ces seuils ne sont pas atteints, poser le revêtement risquerait d’entraîner des dégâts irréversibles.

Une autre méthode consiste à utiliser un hygromètre électronique, mais ce test est souvent moins précis et dépend fortement des conditions extérieures.
Dans tous les cas, il est conseillé de confier ces contrôles à un professionnel expérimenté pour éviter toute mauvaise surprise.

Il est également crucial de prévoir un ponçage léger de la chape liquide avant la pose du revêtement, notamment dans le cas des chapes anhydrites, afin d’éliminer la laitance en surface et d’assurer une bonne accroche.

Astuces pour optimiser le séchage de votre chape liquide

Même si le séchage demande du temps, certaines bonnes pratiques permettent de l’optimiser sans risquer d’endommager la chape.

Il est recommandé de protéger la chape des courants d’air violents et du soleil direct pendant les premiers jours. Cela évite un séchage trop rapide en surface, qui pourrait entraîner des fissures ou des cloques.

Après cette phase initiale de protection, une aération modérée et constante du local devient essentielle. Il ne faut pas surchauffer, ni utiliser de déshumidificateurs puissants sans surveillance, car cela peut créer des tensions dans la chape.

Pour les chapes destinées à recevoir un chauffage au sol, il est important de respecter le protocole de montée en température fourni par l’installateur. En général, cela commence par 2 jours à basse température, puis une montée progressive.

Enfin, il est conseillé de suivre scrupuleusement les recommandations du fabricant de la chape utilisée. Chaque produit possède ses spécificités et son mode d’emploi détaillé.